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parure et de la beauté. Je conviens que sa vue me troubla, mais, pour en cacher l’effet, j’essayai de reprendre la conversation que cette visite avait interrompue.

» Tout en causant, j’entendais madame d’Aimery répondre aux reproches qu’on lui faisait d’avoir trop prolongé son séjour en Italie, en disant :

» — J’avais besoin d’oublier l’Angleterre, le climat en avait trop altéré ma santé ; j’ai dû ma guérison au beau ciel d’Italie, et peut-être aurais-je mieux fait de m’y fixer pour toujours.

» En finissant ces mots, ses yeux se tournèrent de mon côté et se baissèrent aussitôt. Les miens se fixèrent alors sur madame de Montbreuse, que je vis pâlir et prête à se trouver mal. Je voulais me rapprocher d’elle et lui dire un mot qui pût faire cesser l’émotion pénible dont elle paraissait tourmentée.

» Un sot embarras me retint, je craignis de ne pouvoir le dissimuler assez bien pour détruire ses soupçons, et je pensai qu’il était plus sage de laisser au temps le soin de les dissiper. D’ailleurs j’ignorais si le