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» — Heureusement, répondis-je en m’efforçant de sourire, ce malheur est celui qui offre le plus de consolations.

» — Cela dépend des âmes qui l’éprouvent, et j’ai bien peur que celle de madame d’Aimery ne soit trop vivement atteinte pour se consoler facilement. J’ai reçu de ses nouvelles hier, elle est fort malade, et s’obstine à ne prendre aucun soins de sa santé, dans l’idée où elle est qu’ils seraient inutiles.

» Je conjurai madame d’Orbeval d’engager madame d’Aimery, au nom de ses meilleurs amis, à prendre soin d’elle ; je lui promis de joindre mes sollicitations aux siennes, et la quittai l’esprit préoccupé de tout ce qu’elle m’avait dit de sa brillante amie.

» Cependant le bonheur de posséder une femme charmante effaça bientôt toutes ces impressions.

» J’oubliai madame d’Aimery pour ne penser qu’à Sophie, et le sentiment qu’elle m’inspirait s’accrut encore, ma chère Léonie, au moment où elle te donna la vie ; il y avait certainement de la prévoyance dans l’excès de la joie que me causa cet heureux événement,