Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle veut, ajouta-t-il, que nous déjeunions tous auprès de son lit. Mais qu’avez-vous, Léonie ? vous me paraissez souffrante.

— Je le suis un peu, répondis-je.

— Pauvre enfant ! répliqua-t-il en m’embrassant, elle a le contre-coup de tous les maux de ses amies : j’étais bien sûr que l’attaque de nerfs de ma sœur et l’indisposition de Suzette dérangeraient sa santé, mais je ne veux pas qu’elle s’inquiète plus longtemps de ces petits événements. Elle doit bien quelque intérêt aussi à mon repos, et je suis plus malade que tout le monde, moi, quand je crains pour ma Léonie.

Cet excès de bonté augmenta mes regrets, et je me dis, en détournant les yeux pour lui cacher mes larmes :

— Malheureux père, j’ai détruit ton bonheur en ne te laissant pas l’arbitre du mien.