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çonnée ; mais j’en conçus plus de mépris encore pour la conduite d’Alfred.

Il m’était bien démontré qu’il n’avait été encouragé par aucune coquetterie de la part de Suzette, et que le droit de le rendre infidèle appartenait à toutes les jolies femmes qu’il pourrait rencontrer.

Ces réflexions me firent passer une assez mauvaise nuit, et, le lendemain, voulant m’en distraire, je descendis de bonne heure au jardin.

Je m’y promenais depuis quelques instans quand je vis arriver M. de Clarencey ; il parut étonné de me trouver si matinale, et me dit qu’il venait savoir des nouvelles de ma tante. Je lui appris qu’elle reposait encore. Il fit demander si mon père était visible ; on lui répondit qu’il le priait de l’attendre dans le jardin, où M. de Montbreuse allait se rendre aussitôt qu’il aurait fini une lettre qu’un courrier attendait.

Me voici donc obligée de tenir compagnie à M. de Clarencey jusqu’au moment où descendrait mon père.

Ce tête-à-tête me causa d’abord un embarras insupportable ; ensuite il me vint à l’idée d’en profiter, pour