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tête de dix-sept ans, cependant je résolus de me conduire à ma satisfaction, c’est-à-dire avec dignité, résignation et courage.

J’eus bientôt l’occasion d’employer ces trois rares vertus, car, en rentrant chez ma tante, j’aperçus Alfred au chevet de son lit, et M. de Clarencey causant près d’une fenêtre avec mon père.

Je restai quelques moments interdite avant de pouvoir demander à madame de Nelfort comment elle se trouvait.

— Je me sens beaucoup mieux, ma chère amie, répondit-elle, et c’est vous que j’en remercie ; ma fièvre est à peu près apaisée, et le docteur vient de nous assurer que, grâce à sa potion, je n’en aurai pas ce soir.

En disant ces mots, elle me serrait la main avec tant de reconnaissance, que je n’aurais pas osé manquer en rien à la parole que je lui avais donnée, mais il me fut impossible de jeter les yeux sur son fils, pas même lorsqu’il se leva pour me céder sa place auprès de ma tante ; il est vrai que, dans sa confusion, il n’osa pas, de son côté, m’adresser un seul mot.