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les torts sont impardonnables et les défauts incorrigibles, aucune considération ne pourra m’arrêter ; je romprai des liens aussi mal assortis, et je consolerai ma fille du malheur d’avoir fait un choix si peu digne d’elle.

» D’après cette résolution, continua ma tante, vous êtes, Léonie, l’arbitre de notre sort ; décidez-en, et si votre colère l’emporte, je m’éloigne à l’instant d’ici pour vous épargner le spectacle d’une douleur que mon fils pourra seul comprendre.

En achevant ces mots, ma tante tomba dans un accès de convulsion si épouvantable que j’employai tous les moyens qui étaient en mon pouvoir pour la calmer.

Le premier fut de lui promettre ce qu’elle exigeait de ma générosité envers son fils ; je m’engageai à paraître tout ignorer devant mon père, et ne pensai plus qu’à prodiguer mes soins à cette malheureuse amie. Une fièvre ardente avait succédé à la crise la plus douloureuse ; je fis appeler un médecin et prévenir mon père de l’état inquiétant où se trouvait sa