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de madame de Ravenay, la tristesse de Suzette, la préoccupation d’Alfred, et mille autres détails qui me revinrent à l’esprit, je m’étonnai de n’avoir pas deviné plus tôt qu’Alfred me trahissait.

Mais j’hésitais encore à accuser Suzette : tant de candeur me semblait impossible à corrompre, et j’aurais juré que, son cœur fût-il séduit, elle n’avait pas oublié ses devoirs au point d’accueillir les vœux de celui qui se nommait déjà l’époux de sa bienfaitrice.



XXVI


Voici l’instant de faire le modeste aveu de toutes les inconséquences d’un cœur de dix-sept ans.

Dans un roman, cet aveu détruirait le prestige de perfection que l’on exige à si bon droit de l’héroïne ; mais, dans un simple récit tel que le mien, on veut de la vérité. Je sais bien que les femmes parfaites se récrieront contre la légèreté de mes sentiments et leur contradiction, mais j’aurai pour moi celles dont l’a-