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Je ne fus pas dupe de la sécurité qu’affectait ma tante, et, lorsque je me trouvai seule avec mademoiselle Duplessis, je me sentis, pour la première fois, l’envie de la questionner. Voici notre entretien :

— Savez-vous, mademoiselle Duplessis, ce qui a causé l’indisposition de Suzette ?

— Ah ! mademoiselle est trop bonne de s’en inquiéter, elle n’en mourra pas.

— Je l’espère bien vraiment, mais je l’ai trouvée ce matin fort pâle et souffrante ; il faut dire à Vincent d’aller demain matin chercher le docteur.

— C’est une peine inutile, mademoiselle, le médecin ne fera rien à cette maladie-là.

— Je ne vous comprends pas. Que veut dire ce sourire malin à propos d’une personne qui souffre ?

— J’en suis fâchée, mais je ne saurais m’expliquer mieux ; tout ce que je puis dire à mademoiselle, c’est que cette petite fille ne mérite guère sa pitié, et qu’elle ferait bien de l’éloigner d’ici pendant quelque temps, l’air de Montbreuse ne lui vaut rien du tout.

— S’il en faut croire toutes ces insinuations, Suzette