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M. de Montbreuse combla son neveu des remercîments les plus gracieux en acceptant son cadeau, et lui dit en riant :

— Vous ne pouviez me faire plus de plaisir à meilleur marché, puisque en recevant votre présent, c’est autant de pris sur l’ennemi.

À ces compliments, M. de Clarencey mêla les siens et les fit d’un air si sincère qu’il me fut impossible de le soupçonner de la moindre jalousie de ce petit triomphe.

La chasse fut heureuse et nous ramena fort tard au château ; j’étais restée en calèche avec ma tante, et tout le temps qu’avait duré la chasse, Edmond ne s’était pas approché de nous. En descendant de voiture, il offrit sa main à madame de Nelfort ; je comptais sur celle d’Alfred, mais il avait disparu, et M. de Montbreuse me voyant délaissée, prit en souriant mon bras et me conduisit au salon.

À peine y fus-je entrée qu’il m’échappa un cri involontaire, en apercevant mon portrait placé en face du fauteuil où s’asseyait ordinairement mon père. Pendant que ma tante se récriait sur la ressemblance de