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— Il n’aurait rien fait de tout cela s’il m’aimait exclusivement ; mon père avait raison de trouver une trop grande différence dans nos caractères pour que nous fussions heureux de vivre ensemble ; mais n’importe, je l’épouserai, et son bonheur me consolera de ses défauts.

C’est ainsi que mon imagination cherchait à deviner l’avenir, en expliquant assez mal le présent. Si j’avais eu plus d’expérience, je me serais trouvée bien coupable de penser si peu au retour de madame de Rosbel et si souvent à l’absence d’Edmond.



XXIV


Le lendemain, Suzette entra chez moi de grand matin et déjà toute parée pour la fête ; je la trouvai charmante, mais pâle et moins animée qu’à l’ordinaire. Elle me dit avoir un léger mal de tête, et je ne lui fis pas d’autres questions.

Nous allâmes ensemble remplir les corbeilles de