Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blait occuper tout le monde ; et M. de Frémur ne convenait pas qu’il pût y avoir une fête là où ces dames ne se trouveraient point.

— Mais comment savez-vous tout cela ? dis-je à Alfred.

Il resta un moment embarrassé et me répondit ensuite, avec une sorte d’effronterie, qu’il le savait pour l’avoir entendu.

— En vérité, mon fils, vous ne savez qu’imaginer pour déplaire à votre oncle ! son aversion pour tout ce qui a rapport à madame d’Aimery vous est connue, vous allez vous établir chez elle et y écouter patiemment tout ce qui s’y débite de ridicule sur les habitants de Montbreuse.

— Patiemment n’est pas le mot, madame, et M. de Frémur pourrait vous en donner l’assurance ; mais si je ne sais pas supporter les réflexions d’un bavard sur les gens qui m’intéressent, je ne puis imposer silence à deux femmes dont l’amour-propre a peut-être raison de se plaindre, et dont les expressions étaient plus gaies que choquantes.