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XXIII


Personne n’eut l’idée de me contrarier dans ce projet, j’avais si bien fait l’éloge de la solitude que chacun se fit un devoir de respecter la mienne. Alfred en profitait pour ne rentrer que fort tard au château, et ma tante, fâchée de le voir s’éloigner de nous, tous les jours davantage, me boudait de ne pas faire assez de frais pour le retenir près de moi.

Cependant nous étions à la veille de la fête de mon père, et nous devions nous concerter pour l’arrangement de cette journée. Je ne doutais pas que M. de Clarencey ne vînt dans la soirée s’informer de nos projets, et je descendis de bonne heure dans le salon, mais il ne parut point, et j’en pleurai presque de dépit. Il m’avait promis de venir m’aider à encadrer mon dessin, il devait nous donner son avis sur nos préparatifs, et je me plaignis hautement d’une négligence aussi impolie. Madame de Nelfort, sans s’animer