Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rance le soutint quelques mois, pendant lesquels il fut à la mode de lui rendre des soins. Il reçut les visites des gens qui avaient à se plaindre de son successeur, du petit nombre de ceux qui aiment toujours à braver le pouvoir absolu, et des personnes que le désir de paraître, de quelque manière que ce soit, engage ordinairement à se mêler de toutes les affaires qui font du bruit. Mais ces visites devinrent chaque jour plus rares quand il fut démontré qu’il serait presque impossible de ramener le roi trop prévenu contre mon frère. Il se trouva bientôt abandonné, et n’en fut pas surpris. Je me rendis à cette époque auprès de lui, et le trouvai dans un état d’accablement qui me donna l’inquiétude de le voir tomber malade. Il paraissait insensible à tout ce qui l’intéressait autrefois, la présence même de son fils augmentait sa tristesse ; souvent, après avoir fixé sur lui des yeux égarés, il ordonnait brusquement au gouverneur d’Edmond de l’emmener comme pour le délivrer de l’aspect d’un objet affligeant.

« Le pauvre enfant ne pouvait concevoir ce qui lui attirait la colère de son père. Je ne l’expliquais pas da-