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Dans ce moment, Suzette apporta le dessin que j’avais ébauché. En y jetant les yeux, chacun s’écria :

— Ah ! voilà bien le joli point de vue du petit pavillon, d’où l’on découvre le château de Champfleury et la petite rivière qui en fait le tour !

— Ce site est charmant, dit Edmond, mais je suis sûr que M. de Montbreuse en préférerait un autre.

— Gardez-vous bien de le lui montrer, interrompit madame de Nelfort : l’aspect de ce château lui est toujours désagréable ; quoique madame d’Aimery n’y demeure plus, mon frère n’en a pas moins conservé tant d’horreur pour cette habitation, qu’il ne veut jamais se promener de ce côté. Vous saurez un jour, Léonie, la cause de ce sentiment, et vous le partagerez.

Je n’osai pas en demander davantage, et me résignai à sacrifier mon dessin pour en recommencer un autre ; mais, voulant éviter une pareille gaucherie, je priai ma tante de me diriger dans le choix d’un nouveau site, et il fut convenu que je prendrais celui que l’on découvrait de son appartement, où l’on me transporterait tous les matins pour travailler.