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la cour ; elle avait appris du chasseur de M. de Montbreuse que je m’étais blessée, et l’on voyait dans ses yeux l’inquiétude que cette nouvelle lui avait causée. Je la rassurai bientôt en plaisantant moi-même sur ce que j’appelais mon infirmité, et mon père lui fit grand plaisir en lui permettant de s’établir chez moi en qualité de garde-malade et de lectrice, ce que mademoiselle Duplessis ne vit pas sans en témoigner son peu de satisfaction.

À dater de ce moment, elle devint l’ennemie déclarée de Suzette, dont les aimables qualités et l’éducation étaient bien faites pour exciter l’envie d’une vieille fille, prude et pédante. Mon père avait trop d’esprit pour ne pas s’apercevoir de cette inimitié, aussi les petites méchancetés de mademoiselle Duplessis contre Suzette n’eurent-elles aucun effet sur lui ; il ne cessa de la traiter avec bonté, et voyait bien plus en elle la filleule d’une épouse chérie, que la fille de son ancien jardinier.

Je supportai assez patiemment les premiers jours de ma réclusion ; j’étais l’objet de tant de soins, on faisait