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la voiture dans l’état où je me trouvais ; mais ma tante, qui n’était pas sans crainte sur l’effet des soins d’Edmond pour moi et qui n’avait pas vu, sans quelque jalousie, combien cette journée lui avait été favorable, représenta avec raison qu’un aussi court trajet ne me ferait aucun mal, et qu’il valait mieux me reconduire sur-le-champ à Montbreuse, que d’importuner plus longtemps madame de Ravenay. Mon père fut de cet avis et l’on me transporta dans sa voiture.

En recevant nos adieux, Edmond me dit :

— Je suis bien malheureux du triste souvenir que vous laissera cette journée que je croyais déjà pouvoir mettre au nombre des plus douces de ma vie.

Il m’adressa ces mots du ton le plus pénétré, j’en fus touchée et m’empressai de lui répondre que ce petit accident me ferait conserver si peu de rancune contre le château de Clarencey, qu’il serait le but de ma première sortie. Edmond me remercia avec sensibilité de cette politesse, qui me valut un sourire d’approbation de la part de mon père et quelques plaisanteries de celle d’Alfred.