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pas le quitter avant que sa blessure ne fût fermée.

— Autrement, ajouta-t-il, quelques nouvelles folies le rendront sérieusement malade.

Maurice s’engagea sans hésiter à soigner, à surveiller son ami, tout le temps qu’il serait nécessaire ; il écrivit au maréchal de Lovano pour lui demander la permission de remplir ce devoir, et certain de l’obtenir il s’établit auprès du lit d’Albéric. Le repos, les soins de Maurice, et plus encore sa présence, calmèrent l’agitation qui redoublait la fièvre ; et M. de Varèze s’abandonna à l’espérance de se voir incessamment délivré de ce qu’il appelait la tyrannie de son Pylade. En revenant à lui, la première pensée d’Albéric avait été d’ordonner à ses gens de répondre aux personnes qui feraient demander de ses nouvelles, qu’il se portait fort bien. Maurice comprit facilement que ce mensonge avait pour but d’échapper à la pitié de madame de Lisieux. En effet, ayant entendu dire dès le lendemain de la visite d’Albéric que sa blessure s’était rouverte, elle avait aussitôt envoyé chez lui les plus intelligent de ses domestiques, en lui recommandant de parler, s’il était possible, au valet de chambre de M. de Varèze, pour mieux savoir l’état de son maître. Elle attendait son retour dans une inquiétude impossible à décrire, lorsqu’il vint lui dire que M. le comte de Varèze était parfaitement guéri de sa blessure.

Ne sachant comment accorder cette réponse avec ce que le docteur Dup…, qui soignait Albéric, avait dit