Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faire connaître qu’elle était instruite de ce que M. de Varèze avait dit chez elles ; quelques moments après, la vicomtesse vint lui demander ce qu’elle comptait faire de l’avis qu’elle lui avait donné.

— Mais presque rien, répondit-elle ; je recevais M. de Varèze une fois ou deux par mois, je ne le recevrai plus du tout.

À l’instant même, la porte s’ouvrit, et le nom du comte de Varèze vint retentir jusqu’au cœur de Mathilde.

C’était bien lui, pâle, mais souriant ; ses yeux, brillants d’espoir, animaient ses traits, que l’altération de la souffrance rendaient encore plus nobles et plus gracieux. Il semblait si heureux d’avoir trouvé la force d’arriver jusqu’à elle, que Mathilde éprouva, pour ainsi dire, le contre-coup de la vive émotion d’Albéric : c’est la puissance ordinaire des sentiments vrais. Ils agissent quand les autres persuadent à peine.

La reconnaissance et l’inquiétude triomphèrent un instant du ressentiment de madame de Lisieux ; elle força M. de Varèze à s’asseoir, avant de répondre aux personnes qui s’empressaient de l’entourer. La baronne, en l’apercevant, quitte sa place pour venir s’établir à côté de lui. Il est l’objet de la curiosité et de la bienveillance de tout le monde ; mais au milieu de tant de soins, il ne voit que Mathilde. Attentif à ses moindres mouvements, il répond au hasard aux marques d’intérêt que chacun lui donne, et n’écoute pas