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— Non-seulement il ne la dédaigne point, dit M. de Sétival, mais on affirme qu’il brûle de l’épouser ; sans le vieux lord Eveland, ce serait déjà fait. Sa femme aime trop les Français pour y mettre la moindre opposition.

— Elle a bien raison de préférer celui-là à tout autre, dit madame de Méran en riant, car si demain le vieux lord mourait, la mère et la fille pourraient se faire illusion sur sa perte, tant M. de Varèze le contrefait bien.

— Voilà un beau titre pour entrer dans la famille, et je l’engage à le faire valoir, dit la duchesse avec ironie.

— Moi, j’ai peine à croire à ce mariage, reprit la vicomtesse, il s’accorde mal avec ce que m’a raconté madame de Cérolle.

— À propos, dit Mathilde, apprenez-moi donc quel est ce plan formé chez elle ?

— Non vraiment, vous le déconcerteriez tout de suite, et j’en serais désolée.

— Ah ! je suis plus discrète que vous ne le supposez ; et d’ailleurs je n’ai pas l’habitude de confier tout ce que je sais à M. de Varèze, ajouta Mathilde en s’efforçant de rire.

— Pas encore, mais, s’il est vrai, comme il s’en flatte, que la confiance d’une jolie femme appartient toujours à celui qui consacre le plus de soins à l’obtenir, vous n’échapperez pas à la séduction, ma chère