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âme. Et l’inquiétude, la pâleur qu’il avait vues sur les traits de la duchesse au récit du danger d’Albéric, venaient de fixer sa résolution et sa destinée.

Accablé sous le poids de ses tristes réflexions, il prend d’une main tremblante les livres que Mathilde choisit parmi ceux qui se trouvaient sur sa table. C’étaient deux Nouvelles publiées par une femme de beaucoup d’esprit ; le dernier ouvrage de l’auteur qui honore le plus notre siècle, et un recueil de poésies, où la religion, la gloire et l’amour étaient chantés en vers pleins d’harmonie.

— Albéric ne tardera pas, dit Maurice, à venir vous remercier, madame, du plaisir que la lecture de ces livres lui causera.

— Je serai charmée de rapporter son suffrage aux auteurs, répondit la duchesse. On sait que M. de Varèze ne prodigue pas l’éloge, mais j’espère que ces ouvrages-là trouveront grâce devant lui.

— Comment exigez-vous qu’il les juge en les tenant de vous ?

Et le colonel partit sans entendre l’invitation que lui faisait Mathilde pour le lendemain.