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naissaient plus l’écriture. C’était celle de sa tante : elle lui disait qu’ayant à lui demander un service, elle l’attendait chez elle aussitôt qu’elle pourrait s’y rendre. Il n’y avait pas moyen de s’en dispenser, et Mathilde ordonna qu’on mît ses chevaux. Mais, en obéissant à un devoir impérieux, elle eut soin de dire à ses gens que, s’il arrivait un message de la part du colonel Andermont, il lui fut envoyé aussitôt chez madame d’Ostange.

C’était la première fois que Mathilde éprouvait quelque peine à céder au désir de sa tante. Elle exigeait si peu, les occasions de l’obliger étaient si rares, que sa nièce les saisissait avec autant de joie que d’empressement ; et madame d’Ostange, sachant que l’idée de faire une chose qui lui fût agréable avait toujours eu la puissance de distraire Mathilde, s’était souvent servi de ce moyen de consolation : mais ce qui réussit contre le chagrin est parfois sans effet contre l’inquiétude ; et celle de Mathilde était de nature à résister à toutes distractions, car on n’est jamais plus dominé que par les sentiments que l’on craint de s’avouer.



VII


— J’étais sûre de votre empressement, dit la baronne en voyant entrer sa nièce, j’avais parlé d’un