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prie ? Ses intérêts me sont étrangers, et j’ai trop peu de crédit…

— Il ne m’a point dit ce qu’il espérait de votre extrême bonté, madame ; voici ses propres paroles :

» Puisque tu es assez heureux pour voir tout à l’heure madame la duchesse de Lisieux, tu devrais bien m’obtenir d’elle la permission de lui faire ma cour un instant ce soir. On ne sait pas ce qui peut arriver, et je voudrais lui dire quelques mots avant… »

» Alors, sans le laisser continuer, ajouta Maurice, je lui ai promis de vous adresser sa prière et d’y joindre la mienne.

— C’était m’ôter tout moyen de refus. Comment vous désobliger après avoir tant accepté de votre aimable zèle ? Cependant que pensera-t-on si l’on voit M. de Varèze chez moi après le trouble qu’il vient de jeter chez mes amis, et même dans ma famille, car sans vous mon neveu allait en être victime ?

— On devinera ce qui est, madame ; n’étiez-vous pas décidée à employer tous les moyens d’empêcher cette affaire ? Eh bien, le plus sûr était d’instruire Albéric de la méprise dont il était la cause. Cela suffit pour expliquer sa présence chez vous.

— Je n’examinerai pas si cette raison est bonne, j’aurais trop peur de découvrir le contraire, dit Mathilde ; car, je vous l’avouerai, ma faiblesse est telle que vous la supposiez, je ne refuserai jamais d’entendre une personne qui voudra me parler avant