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Marigny de la vérité ; mais il ne pouvait pas rester longtemps dans l’erreur, Albéric venait d’apprendre les droits qu’il avait à sa colère, et il ne pouvait tarder à les revendiquer.

— Quoi ! M. de Varèze est convenu… que ses mauvaises plaisanteries…

— Passaient dans le monde pour être la cause ou le prétexte de la disgrâce de M. de Marigny. Oui, madame, et cette histoire singulière lui a fourni le sujet d’une lettre fort plaisante qu’il vient d’adresser à M. de Marigny.

— Et cette lettre est sans doute un chef-d’œuvre d’ironie.

— Non pas précisément ; mais il est difficile de s’accuser plus gaiement d’un tort incorrigible, et d’en réclamer la punition avec meilleure grâce.

— Et que résultera-t-il de toutes ces choses si spirituelles ? dit la duchesse avec dédain.

— Qu’il remplacera demain M. d’Erneville.

— Comment, M. de Varèze se battra !…

— Que voulez-vous, madame, il fallait bien contenter M. de Marigny, et ce soin lui appartenait plus qu’à tout autre. Par grâce, oubliez que vous êtes instruite de cette affaire, car Albéric m’en voudrait avec raison d’en avoir parlé ; mais j’ai pensé qu’ayant à solliciter une faveur pour lui, je l’obtiendrais plus facilement en vous faisant connaître ce qui l’attend.

— En quoi puis-je obliger M. de Varèze, je vous