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bas, que leur intimité est toute fraternelle. N’est-ce pas, Mathilde ? ajouta M. d’Erneville, comme pour se persuader à lui-même ce qu’il affirmait.

Madame de Lisieux convint en effet que Léontine connaissait trop bien Isidore, pour s’être jamais flattée de le captiver et de le faire renoncer à l’espoir d’un brillant mariage. En disant ces mots elle s’approcha d’une table et se disposait à écrire, lorsque M. Audermont se leva et dit :

— Si vous le permettez, madame, je vous éviterai cette peine, je suis assez connu de M. de Marigny pour qu’il ne mette pas en doute ce que je lui affirmerai. Vous pouvez compter qu’il saura avant une heure combien son défi adressé à M. d’Erneville est ridicule, et je suis garant de l’empressement qu’il mettra à lui rendre justice.

Alors, voyant que M. Andermont se disposait à sortir, le marquis vint à lui d’un air pénétré, et lui serra la main en signe de reconnaissance. Dès qu’il fut seul avec sa belle-sœur, il lui demanda quel était ce jeune homme, dont les manières nobles et gracieuses répondaient si bien à ses procédés obligeants.

— Mais vous le rencontrez sans cesse, répondit la duchesse, c’est le premier aide de camp du maréchal de Lovano.

— En effet, reprit le marquis, son visage m’est connu ; il n’est point de ceux qu’on voit sans les remarquer, et je ne sais pas comment je suis resté si