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s’écria Maurice, et le ciel m’est témoin que c’est là le seul inconvénient que j’y trouve, ajouta-t-il en regardant Mathilde ; mais il faut avoir le courage…

— De vous priver de nous, interrompit Thérésia. C’est fort méritoire, et je ne doute pas que le ciel ne vous récompense d’un si beau sacrifice ; mais, en attendant, vous n’aurez pas la bourse que je faisais pour vous : elle sera pour votre maréchal.

— Non ; gardez-la-moi, dit Maurice en souriant au gracieux dépit de Thérésia, j’irai la chercher dès que je serai libre.

— Eh bien, nous verrons alors si vous la méritez, répliqua Thérésia.

Et elle sortit pour aller prendre sa leçon de harpe.



XXX


Dès que Mathilde se trouva seule avec Maurice, elle lui dit, d’un ton qui avait quelque chose de solennel :

— Nous serons peut-être plus longtemps absentes que vous ne le supposez ; promettez-moi de venir bientôt nous rejoindre. Je vous ai causé beaucoup d’ennuis, ajouta-t-elle avec une profonde émotion ; laissez-moi l’espérance de vous en dédommager un jour ; je sens que l’idée de m’acquitter envers votre amitié…