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serez sous la garde de notre bon maréchal, qui ne vous laissera point commettre d’imprudence. Si même vous voulez emmener Thérésia, je vous la confierai avec plaisir. Elle sera si contente de voir des lacs, des montagnes de glaces !

Mathilde serra la main de sa tante en signe de remercîment, et parut se ranimer un peu à l’idée de procurer un vif plaisir à sa chère Thérésia et à son vieil ami.

Le maréchal se mit à détailler toutes les dispositions qu’il fallait faire pour que ce voyage fût aussi commode qu’agréable. Il nota les endroits pittoresques où l’on devait s’arrêter, les villes qu’il faudrait traverser au plus vite pour éviter les grands dîners de la préfecture et les visites de corps. Enfin, après avoir tracé un itinéraire complet, il sortit, en disant qu’il allait solliciter le congé nécessaire pour exécuter ce charmant projet. Maurice le suivit. Peu de moments après, le docteur V… vint confirmer l’ordonnance du maréchal, et la baronne ne pensa plus qu’au prochain départ de Mathilde.

Quelle que soit la sensibilité d’une femme, il est rare qu’elle l’emporte sur sa fierté, et lui ôte le courage de dissimuler ses chagrins d’amour-propre.

On répandit le bruit que la duchesse de Lisieux se mourait de désespoir en l’honneur de M. de Varèze et de madame de Cérolle ; et Mathilde se prêta à toutes les démarches que sa tante exigea d’elle pour démentir