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qui déplaisait parfois à la duchesse. D’abord il avait déclaré qu’elle était trop jolie pour qu’il l’appelât sa tante, et il ajoutait à cela beaucoup de propos ridicules. Mais son père avait une place éminente à la cour, sa mère était d’une des premières familles de France, et l’on supportait les travers du fils comme une conséquence de l’éducation qu’il avait reçue de ses parents, dont la vanité excédait toutes celles qu’on tolère dans le monde.

Il était ce soir-là dans la loge de sa tante, à qui l’ambassadeur d’Angleterre venait de présenter lord Elborough, et il s’occupait à nommer au jeune dandy toutes les femmes qui attiraient son attention, et il poussait l’obligeance jusqu’à joindre à ces noms des notices historiques. Lord Elborough l’écoutait en regardant la duchesse de Lisieux ; tout à coup il la voit témoigner quelque impatience ; cherchant à en deviner la cause, il laisse M. d’Erneville au milieu de l’histoire qu’il contait en montrant la loge vide de madame d’Herbas, et il se rapproche de la duchesse en affectant de lui prouver qu’il préfère à tout le plaisir de causer avec elle. Pendant ce temps madame de Méran s’aperçoit qu’on rit aux éclats dans la loge de mesdames de Cérolle, où se trouvait le comte de Varèze, elle prie M. d’Erneville de lui donner la main pour faire une visite, et on la voit bientôt paraître entre madame de Cérolle et sa sœur.

— Je viens beaucoup moins pour m’informer de vos