Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Maurice était convenu d’apposter quelqu’un chez Albéric qui viendrait l’avertir de son retour, pour qu’il en instruisît aussitôt madame de Lisieux. Un billet contenant ce peu de mots. Il est arrivé, devait être remis à Mathilde, n’importe où elle se trouverait ; et l’on peut se figurer l’émotion qui l’agitait chaque fois qu’on lui apportait les lettres les plus indifférentes.

Une préoccupation si vive ne pouvait échapper à l’observation des amis de madame de Lisieux. Ils croyaient bien deviner la cause de la tristesse qui se peignait souvent sur son front ; mais ils ne comprenaient rien aux éclairs de joie qui brillaient tout à coup dans ses yeux, et à ce charmant sourire qu’aucun mot plaisant ne faisait naître, et qui semblait trahir une douce espérance. La seule chose qui leur fût clairement démontrée, c’est que le nom de M. de Varèze faisait rougir ou pâlir Mathilde : aussi s’amusaient-ils à en faire une continuelle épreuve.



XXVII


De tous ceux qui s’appliquaient à lire dans le cœur de madame de Lisieux, le maréchal de Lovano était le plus redoutable, par son esprit et par l’intérêt qu’il prenait à elle ; et certaine d’en être fort désapprouvée, elle mettait tous ses soins à éviter sa conversation. C’é-