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gnant qu’elle ne fut pas encore remise des fatigues du bal, descendit chez elle. Mathilde était seule avec madame de Méran, et paraissait si douloureusement affectée de ce que lui disait sa cousine, qu’à peine eut-elle la force de se lever pour aller embrasser la baronne.

— Ah ! mon Dieu ! seriez-vous malade, mon enfant ? s’écria madame d’Ostange en remarquant l’altération des traits de Mathilde.

— Malade !… non, répondit-elle en s’efforçant de paraître calme, mais je suis un peu fatiguée, et encore étourdie.

— Ces sortes de fêtes ont toujours un résultat fâcheux ; on y arrive excédée de l’ennui d’une parure interminable, et l’on en revient accablée par la chaleur, le bruit et la foule ; encore bien heureuse si l’on n’en rapporte pas quelque chagrin profond, ou une grande maladie, ajouta la baronne en regardant tristement sa nièce.

— Celle d’hier était fort belle, dit madame de Méran, s’apercevant de la préoccupation qui empêchait Mathilde de répondre à sa tante ; les costumes étaient aussi exacts que magnifiques, et sauf quelques illusions par trop difficiles, on aurait pu se croire dans les beaux jours du siècle de Louis XIV.

— Mathilde a du produire une vive sensation, car je ne l’ai jamais vue plus à son avantage. Cette coiffure bouclée, ces rangs de perles natés avec ses beaux