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rieuse qui n’avait pas de temps à perdre ; les magistrats coquets, au regard mélancolique, aux soupirs ambitieux ; aucun genre de comique ne fut oublié, et dans ce tableau général, dont la médisance fournissait les couleurs, chaque coup de pinceau de M. de Varèze emportait les suffrages.

Mais ce triomphe insultait à trop d’amours-propres pour ne pas animer la vengeance. Chacune des personnes qui avaient secondé de toute leur malice la gaieté moqueuse d’Albéric, retint et répéta ses mots piquants, les sobriquets dont il avait affublé plusieurs grands personnages ; et pour son malheur, dès le lendemain la plupart de ses portraits critiques parvinrent jusqu’à ceux qui en étaient les modèles.



XXIII


Pendant que l’on conspirait activement contre M. de Varèze, il se formait, chez madame d’Ostange, un autre complot, qui, bien que d’un genre différent, devait atteindre plus cruellement encore Albéric. La baronne, S’affligeant de la tristesse qui semblait dominer Mathilde, en avait parlé à plusieurs de ses amis ; et tous étaient tombés d’accord sur le remède qu’il fallait apporter à cet état de langueur.

— Si vous avez la faiblesse, disaient-ils à la baronne,