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— On ne vous demande pas votre avis là-dessus, dit madame de S…, et vous serez ce qu’on voudra ; mais je crois vos destins fixés ; il me semble avoir entendu dire au château que vous seriez déguisé en duc de Lauzun.

— Soit ; j’aime mieux être ridicule par ordre que de mon chef. D’ailleurs, si on me destine une grande Mademoiselle, belle, spirituelle et passionnée, je braverai ma disgrâce.

— Et puis vous aurez toujours la ressource de rendre le roi jaloux ; n’est-ce pas ? dit en riant madame de Voldec, c’est un des priviléges du costume ; et s’il faut en croire certaines chroniques, madame de La Vallière ne fut pas insensible aux soins de cet aimable…

— Pure calomnie, madame, interrompit Albéric ; laissez-nous croire au moins à la constance d’une femme qui a tant sacrifié à un seul amour. Que faudrait-il donc penser des autres ?

Ces mots furent dits d’un ton sérieux et d’un air qui prouvaient assez que M. de Varèze ne supporterait aucune plaisanterie sur le compte de madame de Lisieux. Et l’on passa à la distribution des autres personnages. Madame de Méran en tenait la liste ; elle se mit à en lire les noms à haute voix :

— Madame de La Fayette.

— Hélas ! dit le maréchal de Lovano, nous n’aurions pas été embarrassés de la trouver il y a deux