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— Et qui chargera-t-on de représenter cette charmante personne ?

— Madame de Lisieux, dit la duchesse de D…, la princesse prétend qu’elle est la seule qui puisse donner l’idée de tout ce que madame de La Vallière avait de fraîcheur et de grâce.

— Cela est médiocrement flatteur pour les autres, dit madame de Voldec, et j’en connais plus d’une qui aurait le droit de s’en offenser, si l’on pouvait réclamer contre les arrêts de la cour ; mais puisqu’ils sont irrévocables, occupons-nous des nôtres. Qui condamnerons-nous au rôle de madame de Sévigné ? car il n’est pas facile, vous en conviendrez : on a beau se réduire à ne vouloir imiter que son visage, encore faut-il en trouver un qui s’y prête.

— Offrez ce rôle à la marquise de Norville, elle est belle, et je ne connais qu’elle d’assez bête pour l’accepter, dit Albéric.

— La duchesse de G… fera à merveille Henriette d’Angleterre, avec son teint, ses beaux cheveux et sa tournure élégante.

— Nous laisserons son mari recommencer son aïeul ; il est assez beau pour cela.

— Qui fera le chevalier de Grammont ?

— Vous.

— Moi ? répondit Albéric ; je m’en garderai bien. Vraiment, je serais également offensé des rapports et des différences que vous me trouveriez avec lui.