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les compliments des spectatrices sur le jeu des acteurs et sur les plaisirs d’une réunion si belle.

— Ce n’est pas à moi qu’en appartient le mérite, répétait-il à tout le monde, et sans Varèze rien n’aurait été aussi bien ; c’est lui qui a commandé le spectacle. Oh ! rien n’est tel qu’un ami qui s’y entend ; et vos éventails, ajouta-t-il en s’adressant à madame d’Erneville et à la duchesse de Lisieux, comment les trouvez-vous ?

— Charmants, répondirent-elles.

— Eh bien, c’est encore lui qui les a choisis. Il sait ce qui convient à toutes les jolies femmes ; n’ayez pas peur qu’il donne à la brune ce qui ne va qu’à la blonde, à la vieille ce qu’il faut à la jeune ; il a un tact, un goût qui ne se démentent jamais. Aussi je ne connais pas de femme mieux mise que la petite Rosine ; c’est de toutes les danseuses de l’Opéra la plus élégante.

Ce rapprochement peu flatteur fut médiocrement goûté par ces dames, ce qui n’empêcha pas M. Ribet de continuer le singulier éloge qu’il faisait de son ami, et de vanter à satiété l’adresse de M. de Varèze à découvrir les moindres désirs des femmes, et à satisfaire jusqu’à leurs caprices.

— C’est bien le moins qu’il leur doive pour tout le mal qu’il en dit, prononça une voix que Mathilde crut reconnaître. En effet c’était celle de madame d’Al… qui disait à sa fille :