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venu à détruire les préventions qui combattaient si vivement contre Albéric dans l’esprit de madame de Lisieux, si la visite de madame de Méran n’avait interrompu l’entretien.

Elle venait engager sa cousine à l’accompagner à l’Opéra.

— Vous n’y pouvez manquer, dit-elle, c’est un vrai devoir de famille ; M. de Lormier vous l’affirmera. Ne faut-il pas que vous sachiez si le cousin de votre neveu sera millionnaire ou non, et cela de la façon de M. de Varèze ?

— Il me semble que ce grand événement peut se passer sans que j’en sois témoin, répondit Mathilde en s’efforçant de sourire ; et vous feriez mieux, je crois, d’en parler moins haut, car il faut traiter ces sortes d’affaires avec discrétion, sinon elles échouent.

— Oui, quand on en demande le secret, mais Isidore vient d’en parler à M. de Lormier comme d’une chose arrêtée, qui ne dépend plus que du consentement de la petite. Allons voir comment elle accueillera le futur. Isidore a modestement décidé qu’il n’accompagnerait point son cousin ce soir, dans la crainte d’une méprise de la part de mademoiselle Aspasie Ribet ; car si elle se flattait un moment qu’Isidore fût l’heureux mortel, elle aurait peut-être beaucoup de peine à se résigner au cousin Rodolphe. M. de Varèze et votre beau-frère serviront seuls de patrons à l’intéressant jeune homme. N’êtes-vous pas surprise de la