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sitivement ; je n’en ai entendu parler que par le chasseur de M. le marquis d’Herbas qui sort d’ici.

— Et que vous a-t-il dit ?

— Que le mariage de mademoiselle Léontine était rompu, et qu’on ne recevrait personne ce soir chez eux.

— C’est un conte qu’il vous a fait, j’étais là hier lorsqu’on a reçu la corbeille.

— S’il faut en croire Étienne, elle a été reportée ce matin chez M. de Marigny, après une grande scène qui s’est passée entre M. le marquis d’Herbas et sa fille. Je n’en sais pas davantage ; mais j’ai pensé que cela changerait quelque chose aux ordres que madame m’avait donnés pour sa toilette.

— Certainement, cela changerait complétement mes projets… Mais je ne puis me persuader qu’après des démarches, des paroles si positives, on en vienne à un éclat pareil. Non, il y a quelque méprise, et je veux l’éclaircir. J’avais fait défendre ma porte ce matin à M. de Sétival, dites qu’on le laisse entrer ; grâce aux trente visites qu’il fait par jour, il sait tout ce qui se passe à Paris, et cet avantage, qui lui tient lieu de tous les autres, me sera enfin une fois utile.

À ces mots, mademoiselle Rosalie sortit en laissant sa maîtresse livrée à toutes les suppositions que sa nouvelle avait fait naître.

— Ce mariage serait rompu répétait sans cesse la duchesse de Lisieux ; rompu au moment de la célébra-