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Mme  DE SÉVIGNÉ.

J’aurais dû le deviner.

POMENARS, à la marquise.

Ah ! mon excellente amie !

Mme  D’ANGERVAL, au marquis.

Vraiment, monsieur le marquis, vous punissez vos amis par d’étranges frayeurs.

LE MARQUIS.

Ah ! je lui devais bien cela, convenez-en ?

MÉRIDEC.

Croyez, monsieur, que ce moment est un des plus heureux de ma vie.

SAINT-CLAIR, à Pomenars.

Et que j’en partage d’autant mieux la joie, que je m’en voulais cruellement de vous avoir retenu.

POMENARS.

Vous aviez tort, vraiment ; car je me consolais de tout, en pensant que, pour la première fois de ma vie, je n’avais pas à me reprocher l’imprudence qui devait me perdre.

Mme  DE SÉVIGNÉ.

En effet, c’était jouer de bonheur. (Au marquis, en montrant Pomenars.) Mais que va-t-il devenir, sans procès à perdre, sans poursuites à éviter, sans périls à braver ? En vérité, je crains qu’il n’en tombe en langueur ; car il faut lui rendre justice, sa gaieté augmentait en même temps que ses affaires criminelles : une de plus, et il mourait de joie.