Page:Nichault - Le Marquis de pomenars.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’avez point encore vu ma mère, je n’ai pas à craindre de nouvelles préventions contre moi, n’est-ce pas ?

Mme D’ANGERVAL, avec ironie.

Qu’avez-vous à redouter de l’indiscrétion de votre meilleure amie ? n’êtes-vous pas à l’abri de tout reproche ?

LE MARQUIS.

Sans doute, en fait de reproche, je ne me fais que celui de ne pas vous plaire assez.

Mme D’ANGERVAL.

Celui-là ne vous tourmente pas beaucoup, je pense.

LE MARQUIS.

Mais vous n’avez qu’un mot à dire pour que je ne m’en tourmente pas du tout.

Mme D’ANGERVAL.

Ce mot à dire est parfois embarrassant… J’aimerais mieux vous l’écrire.

LE MARQUIS.

Non, je vous connais, vous ne l’écrirez pas. Vous avez un fonds de méfiance…

Mme D’ANGERVAL.

Bien injuste, n’est-ce pas ?… Ah ! vous m’en corrigerez…

LE MARQUIS.

Mon amour en triomphera. Mais ne différez point un aveu qui doit faire le destin de ma vie ; daignez répondre…

Mme D’ANGERVAL.

Non, jamais je ne pourrai prononcer… Une lettre s’écrit