rance qu’il est allé ce matin même à Cossé, où se trouve maintenant le gouverneur des états.
Quoi, Sévigné est aussi du complot ?
Il sent bien qu’on ne peut obtenir votre grâce qu’à ce prix ; et puis il croit, dans sa conscience, qu’après un tel éclat, la réparation est indispensable.
De ma part, sans doute ; car s’il fallait en exiger autant de la sienne, vous le trouveriez moins ferme dans ses grands principes ; on n’a jamais tant de morale que pour ses amis.
Cela se peut, mais ce que sa raison ne m’accorderait pas, je l’obtiendrais de son cœur : vous savez qu’il cède toujours à la crainte de m’affliger ; seriez-vous moins docile ?
Eh ! qui pourrait vous résister ! le charme d’une telle amitié rend tous les sacrifices faciles.
Eh bien, ne perdons pas de temps ; un mot de votre main peut décider du succès, venez l’écrire, et je me charge du reste ; mais ici l’on pourrait nous surprendre, passons dans le cabinet du sénéchal ; car je tremble à tout moment de voir arriver quelqu’un qui vous connaisse.
Moi je ne crains plus rien, vous êtes ma providence.