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Mme  DE SÉVIGNÉ.

Raison de plus pour vous décider ; je vous ai toujours entendu dire qu’il n’y avait pas d’homme plus malheureux que le mari d’une jolie femme.

POMENARS.

Si ce n’est le mari d’une laide ; mais cet inconvénient n’est pas le seul que j’aurais à braver.

Mme  DE SÉVIGNÉ.

N’êtes-vous point aimé ?

POMENARS.

Bien au contraire, je me plaindrais plutôt de l’avoir été un peu trop vite.

Mme  DE SÉVIGNÉ.

Bah ! qu’importe !

POMENARS.

Écoutez donc, je ne suis pas plus aimable que beaucoup d’autres, et il serait très-possible…

Mme  DE SÉVIGNÉ, riant.

Et quand cela serait, cela vaut toujours mieux que d’être pendu.

POMENARS.

Ah ! vous croyez ?

Mme  DE SÉVIGNÉ.

Mais, il ne s’agit pas de votre avis sur ce point. J’ai promis au duc de Chaulnes de vous faire consentir à ce mariage ; mon fils lui-même s’est rendu garant de votre soumission ; et c’est pour en donner une nouvelle assu-