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POMENARS.

Puisqu’il a le bonheur d’être connu de vous, madame, oserais-je vous demander quelle est votre opinion sur son compte ; car il est capable de s’être fait, pour la province, un caractère tout différent de celui qu’il nous montre à la cour.

Mme D’ANGERVAL.

Je ne le connais pas assez intimement pour décider de son mérite ; mais mon oncle, qui l’a vu naître, prétend qu’il a le meilleur cœur possible, et que, sans les mauvais conseils de certaines personnes qui l’entourent…

POMENARS, avec ironie.

Il serait parfait, n’est-ce pas ?… Quel dommage qu’un jeune homme si pur se laisse entraîner par l’exemple de ces étourdis !… Et qui peut-on accuser de ce tort impardonnable ?

Mme D’ANGERVAL.

Mais on cite le chevalier de Grammont, M. le duc de Lauzun, et plus particulièrement encore ce pauvre marquis dont nous parlions tout à l’heure.

POMENARS.

Quoi ! Pomenars est au rang des coupables ?

Mme D’ANGERVAL.

On prétend qu’à lui seul il pervertirait un saint.

POMENARS, d’un air flatté.

Vraiment ; je ne lui croyais pas tant de mérite.

Mme D’ANGERVAL.

C’est un écervelé, qui se moque de tout.