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Mme  D’ANGERVAL.

Comment, mon oncle, vous croyez qu’on le pendrait tout de bon ?

MÉRIDEC.

Si je le crois, et n’a-t-il pas été jugé dans les formes ! Ah ! je soutiendrai à la face du ciel que ce jugement est inattaquable, et qu’il doit avoir sa pleine exécution.

SAINT-CLAIR.

Mais, mon père, ne peut-on faire grâce au coupable ?

MÉRIDEC.

Ceci ne me regarde pas, cela dépend de la clémence du prince ; la pitié, l’humanité, tout cela est fort beau en conversation. Mais la loi, le devoir passent avant tout. On ne m’a pas nommé juge pour protéger les voleurs, mais pour les faire pendre, et tant pis pour ceux qui ne volent que des filles de qualité. Mais ce n’est pas assez de parler de ses devoirs, il faut les remplir, et c’est pour veiller à ce que tout se passe suivant la forme, que je vous demande, monsieur, la permission de vous quitter un instant. Saint-Clair, suis-moi ; ma nièce tiendra compagnie à monsieur.

(Ils sortent.)


SCÈNE VII.


Mme  D’ANGERVAL, POMENARS.
POMENARS.

Il paraît, madame, que monsieur votre oncle ne met pas moins de zèle à punir qu’à obliger.