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POMENARS.

Ah ! je devine, c’est encore quelque mauvaise plaisanterie du comte de Créance ; cet homme-là devrait bien reprendre sa fille et me laisser tranquille.

GERMAIN.

Mais c’est probablement ce qu’il fera dès que vous serez…

POMENARS, l’interrompant.

Tu as donc entendu dire quelque chose du jugement de cette ridicule affaire ?

GERMAIN.

Parbleu, chacun en parle ; et vous êtes peut-être le seul ici qui ne s’en inquiète pas davantage ; mais vous ne sortirez que trop tôt de cette belle insouciance, car le diable m’emporte, si je devine comment nous nous tirerons de ce dernier pas.

POMENARS.

Tu prends tout au sérieux toi.

GERMAIN.

Il est certain que si j’avais un ennemi, qui voulût à toute force me faire pendre, je ne m’amuserais pas à venir, dans l’endroit même où il plaiderait pour obtenir de la justice cette petite satisfaction.

POMENARS.

C’est fort bien ; mais si le hasard ou quelque accident t’y retenait, il faudrait bien en prendre ton parti.

GERMAIN.

Sans doute, mais je ne rirais pas.