bien inquiète de l’affaire du marquis de Pomenars. Est-elle enfin jugée ?
Vous voulez parler du procès de ce monsieur qui a enlevé la fille du comte de Créance ?
Précisément.
Ah ! mon Dieu, si vous prenez quelque intérêt à ce pauvre homme, dites-lui de se bien cacher.
Comment, s’il m’intéresse ! c’est un de nos meilleurs amis, l’homme le plus gai, le plus spirituel… Et vous croyez qu’il est condamné ?
Hélas ! oui, ils disent que la loi est positive ; et vous savez comment elle punit un ravisseur.
Vraiment, ce serait une infamie de laisser pendre un si bon gentilhomme pour une petite personne, qui l’a peut-être suivi de la meilleure grâce du monde. Cette affaire me force à vous quitter, madame. Il faut que, sans délai, j’aille trouver le duc de Chaulnes à Cossé ; il doit avoir reçu un courrier de Versailles, chargé de papiers que ma mère attend avec impatience. Dès qu’il me les aura confiés, je reviens près de vous pour y chercher aussi mon arrêt définitif ; tâchez qu’il ne soit pas trop sévère !
Vraiment, vous m’embarrassez…