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LE MARQUIS.

On ne saurait davantage ; et je devine sans peine comment a répondu madame d’Angerval : n’est-ce pas en contrariant un caprice qu’on en fait une grande passion ? Ah ! je connais les femmes ; et celle-là a bien trop d’esprit vraiment pour se laisser conduire par les conseils d’un jaloux.

FRANÇOIS.

Il est vrai qu’en faisant élever sa nièce à Paris, M. Méridec n’a pas perdu ses frais ; car madame d’Angerval peut se vanter de valoir autant que vos plus charmantes Parisiennes.

LE MARQUIS, à part.

En effet, elle est presque aussi coquette.

FRANÇOIS.

C’est qu’elle a un ton, des manières, une élégance ; et puis, tant de générosité pour nous autres, et tant de mépris pour les dames de la province ! Ah ! vraiment, c’est un ange ! et j’ai presque pleuré le jour où j’ai vu tant de gentillesse au pouvoir d’un vieux mari.

LE MARQUIS.

Mais on n’a plus rien à reprocher à ce vieux mari : il me semble qu’il s’est très-bien conduit, puisqu’il est mort deux mois après sa noce.

FRANÇOIS.

Hélas ! oui ; le ciel a pris pitié de cette pauvre femme ! Mais la voici qui vient ; je vous en conjure, M. le marquis, n’allez pas me compromettre !

LE MARQUIS.

Sois tranquille.