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FRANÇOIS.

Oui, vraiment. Par exemple, ceux où M. le marquis nous fait l’honneur de venir ici, madame d’Angerval a toujours une petite querelle avec M. Saint-Clair.

LE MARQUIS.

Bah ! tu plaisantes ?

FRANÇOIS.

Non. Dernièrement encore je les ai entendus, ici même, se disputer, mais très-vivement.

LE MARQUIS.

Et que se disaient-ils ?

FRANÇOIS.

Ah ! je n’oserai jamais le répéter à M. le marquis.

LE MARQUIS.

J’entends ; ils disaient du mal de moi !

FRANÇOIS.

Pas tous les deux ; mais……

LE MARQUIS.

Saint-Clair, n’est-ce pas ? J’en suis ravi : rien ne me plaît autant que les injures d’un rival. Allons, dis-moi tout. (En lui donnant une bourse.) Tiens, je veux, dès à présent, récompenser ta confiance.

FRANÇOIS, serrant la bourse.

Ah ! M. le marquis, en conscience, je ne saurais accepter…… On n’a pas coutume de payer ces choses-là : si c’était des flatteries, à la bonne heure.