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de Nadège, qu’elle se leva dans la plus vive agitation, et dit :

— Je veux parler à Théobald, il m’apprendra la vérité.

Alors s’élançant vers l’escalier, elle allait entrer dans la chambre de Léon, si Théobald n’en était sorti tout à coup pour venir la rassurer.

Ce ne fut pas sans peine qu’il parvint à lui persuader que son ami n’était nullement en danger. Les yeux fixés sur le visage de Théobald, elle y cherchait le calme qui devait dissiper ses soupçons, et n’écoutait rien de ce qu’il lui adressait pour l’engager à se tranquilliser. Cependant elle lui promit de ne pas alarmer son père sur l’état de Léon, et de l’empêcher d’avertir le médecin du régiment qui demeurait à peu de distance de K… De son côté, Théobald s’engagea à donner à Nadège des nouvelles de son ami toutes les fois qu’elle en désirerait.

Grâce à toutes ces précautions, le départ de Léon était resté secret pendant deux jours. Mais le troisième, Nadège ne pouvant pas supporter l’idée de le savoir ni près d’elle, sans le voir ou lui parler, imagina de lui écrire, et lorsqu’elle vint confier sa lettre à Théobald, elle remarqua l’émotion douloureuse qu’il ressentit en prenant cette lettre ; en effet, l’idée que les