Page:Nichault - Le Faux Frère.pdf/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Nous courrons après lui, interrompit vivement Marcel, comme pour ranimer Théobald par une lueur d’espérance ; oui, nous le reverrons, nous reverrons cette chère France, et c’est pour la servir encore qu’il faut nous conserver, et braver courageusement le mauvais sort. Il vous sépare aujourd’hui d’un compagnon, d’un frère ; mais il vous laisse un brave garçon, un soldat dévoué, et dans le malheur un serviteur fidèle vaut un ami.

— Tu seras le mien, dit Théobald, en serrant à son tour la main du brave Marcel, et si tu m’aides à le sauver, son amitié aussi sera ta récompense.

Après s’être concertés sur les moyens de faire croire aux gens de la maison que Léon était retenu dans son lit par un peu de fièvre, Théobald détacha la corde suspendue à la croisée, ferma les rideaux, s’assit auprès du lit comme s’il veillait un malade ; et Marcel descendit vers Alexa pour la prier d’ordonner aux paysans qui travaillaient dans la maison, de faire moins de bruit.

Nadège avait entendu la recommandation, et, dans son inquiétude, elle appela Marcel pour le questionner sur son maître ; l’air embarrassé qui accompagnait chacune de ses réponses, augmenta si bien les craintes