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temps, Théobald prit le parti d’aller savoir lui-même ce qui retenait Léon. Il ne le vit point dans sa chambre, et supposa qu’il était chez le pope du village, où il se rendait presque chaque matin pour obtenir de lui divers renseignements sur le pays. Comme il appelait Marcel pour l’envoyer chez le pope, Théobald s’aperçut que la fenêtre était entr’ouverte ; au même instant une corde attachée au barreau de la croisée frappa ses yeux, et il s’écria saisi d’effroi :

— Il est parti !

À cette exclamation douloureuse, Marcel accourut vers Théobald qui se soutenait à peine. Tous deux restèrent quelques instants sans pouvoir proférer une parole. Mais Marcel, qui doutait encore du départ de son maître, s’obstinait à le chercher dans une espèce de grenier attenant à sa chambre ; tandis que Théobald, accablé de surprise et de douleur, s’efforçait de rassembler ses idées pour trouver un moyen de rejoindre Léon sans dénoncer sa fuite.

Absorbé dans ses réflexions, Théobald en fut tiré tout à coup par ces mots dits d’un ton lamentable :

— Une lettre, monsieur, il vous a écrit ses dernières volontés. Ah ! c’est fait de lui ; il s’est tué !

À ces mots qui glaçaient d’effroi le malheureux