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fuserait pas de donner quelques leçons de français à la jeune Nadège.

— Je consentirais de bon cœur à cette entreprise, dit Léon, si je me croyais assez de patience et de talent pour y réussir ; mais je n’ai pas la douceur qu’il faut pour encourager une élève. Adressez-vous à Théobald : il sera charmé de reconnaître ainsi les bons soins de Phédor.

— Je ne le puis ; il m’a bien recommandé de ne m’adresser qu’à vous, répondit le pope.

Et il appuya sur toutes les raisons qui déterminaient le père de Nadège à préférer les leçons du grave Léon à celles du léger Théobald. Il fallait se décider à un refus plus que désobligeant, ou s’imposer une tâche pénible et peut-être dangereuse. Dans cet embarras, Léon demanda la permission de se consulter quelques moments avant de se rendre aux désirs de Phédor, et il fut convenu que le pope reviendrait le lendemain chercher la réponse de M. de Saint-Irène.

Théobald fit à son ami les plus beaux discours sur l’hospitalité, la reconnaissance, et lui prouva clairement qu’il ne pouvait se refuser à la demande de leur hôte sans manquer au plus saint des devoirs.

— Prends garde, disait Léon, d’y manquer avant moi ; je te connais : pendant que je m’appliquerai en