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de ses amis, il pourrait leur procurer la plupart des agréments dont ils manquaient, tels qu’une chambre particulière, du bois à brûler et de la paille fraîche à discrétion.

La proposition était séduisante, et Théobald s’empressa de l’accepter, sans laisser à Léon le temps d’y réfléchir. Deux heures après, le centenier vint chercher ses hôtes, muni d’une permission qui l’autorisait à leur fournir un logement dans sa ferme. Le pope avait dit vrai, et pour une modique somme par jour, ils se virent logés et nourris assez convenablement.

Il est rare qu’un zèle, si charitable en apparence, ne cache pas quelque intérêt personnel ; et Léon s’efforçait à deviner le motif des soins dont le centenier redoublait envers lui, lorsque le pope vint lui demander s’il ne serait pas heureux de rendre un service à son hôte. Sur la réponse de Léon, le prêtre lui apprit que son ami Phédor était père d’une jeune fille fort intéressante et qu’il destinait au service de la princesse, femme de son seigneur ; mais pour approcher cette grande dame et monter au rang de ses premières esclaves, il fallait savoir parler français : c’était une condition indispensable, et le centenier se flattait que Léon, qui semblait aimer la retraite et l’étude, ne re-